AIR SANS PAPIER - Les très chics reconduites aux frontières par jet privé
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La grande majorité des reconduites à la frontière se fait par voies commerciales, mais certains migrants sont reconduits en jet privé, dans un petit avion, le Beechcraft, loué par la police aux frontières (PAF).
En effet, aux termes du règlement de Dublin signé en 2023 par les membres de l’Union européenne, lorsqu’un migrant pénètre dans cet espace, c’est le premier pays d’arrivée qui doit traiter sa demande d’asile. Dans l'hypothèse selon laquelle le migrant rejoindrait un autre pays de l’Union européenne, les autorités de ce dernier ont la possibilité de le renvoyer vers le pays dans lequel sa demande a été déposée.
Or, eu égard aux objectifs à réaliser, certaines expulsions sont effectuées par jets privés pour augmenter les chiffres. En 2023, 2 739 demandeurs d’asile ont été renvoyés du territoire français dans le cadre d’une procédure Dublin, ce qui représente 23% des éloignements forcés.
En 2024, le nombre d’expulsions forcées a augmenté à 26,7% mais cela a un coût. Le prix d’une journée de vol s’élevant à 10 700€, on a estimé à 2 millions d’euros le coût annuel de ces éloignements forcés effectués par les jets privés, en l’espèce sur la compagnie Chalair.
En somme, le recours à la reconduite des migrants en jets privés reste une mesure exceptionnelle, mais révélatrice des tensions entre efficacité administrative, gestion sécuritaire et respect de la dignité humaine.